
Le script de la vidéo :
- la poudre noire
La poudre noire est le plus ancien explosif chimique. C’est un mélange de soufre, de salpêtre (nitrate de potassium KNO3), et de charbon de bois qui n’est plus très utilisé aujourd’hui à part pour les armes de chasse, les tirs sportifs et les feux d’artifice.
Inventée en Chine au VIIeme siècle durant la dynastie Tang, la poudre noire est appellé Huoyao ce qui signifie substance de feu.
On l’utilise pour fabriquer des grenades qui au début sont surtout là pour faire du bruit.
Ensuite on la fait exploser dans un tube de bambou pour envoyer des projectiles. On appelle ça une lance de feu et on a la preuve que ça existait déjà au Xeme siècle grâce à un tableau représentant Bouddha.
Alors vous allez me dire quel rapport avec la poudre noire. Et ben regardez celui-là, alors je sais il a 3 serpents qui lui sortent du crâne mais c’est pas ça qui nous intéresse, ce qui nous intéresse c’est ça : une lance de feu : la première arme à feu de l’histoire.
La poudre noire sera ensuite utilisée au XIIeme siècle pour fabriquer des lance-flammes, et l’invention diffusera vers l’Europe dès le XIIIeme siècle. Mais il faudra attendre le XVIIeme siècle pour que des armes à feu individuelles soient développées en série ce qui donnera à l’Europe son avantage militaire décisif.
- les fusées
En plus des lance de feu et des lance-flammes, la poudre noire a entrainé l’invention des premières fusées. Les premiers dispositifs sont des flèches équipées d’un cylindre rempli de poudre noire qui explose à l’impact. Au début, on tire les flèches avec un arc mais rapidement les chinois se rendent compte qu’en ouvrant l’arrière du cylindre, la combustion de la poudre permet de propulser l’engin automatiquement.
Les premières fusées ne font pas beaucoup de dégâts CEPENDANT elles font peur aux chevaux et peuvent déstabiliser l’armée adverse.
Un grand nombre d’améliorations sont apportées au fil du temps mais au XVIeme siècle, l’artillerie vient les remplacer et il faudra attendre le XXeme siècle pour les voir réémerger.
- les billets de banque
Au VIIeme siècle une pénurie de métaux touche la Chine. Pour éviter de transporter les pièces métalliques devenues très rares, des marchands de thé se mettent à utiliser ce qu’on appelle des billets à ordre. Le débiteur inscrit sur un morceau de papier la somme qu’il doit et le bénéficiaire garde le papier jusqu’à l’échéance où il peut réclamer la somme en créance.
…
Plus tard l’empereur Song Renzong met en circulation des Jiaozi. Du jour au lendemain le billet n’est plus nominatif et peut donc circuler librement … de main en main.
Le support a donc plus de valeur que le matériau : la monnaie devient représentative. X Quelques siècles plus tard, l’invention prend trop d’ampleur X ce qui entraine une inflation : il n’y a pas assez de pièces métalliques pour garantir la valeur des billets en circulation. La dynastie Ming se débarasse du système. Mais l’idée est lancée et les billets réapparaîtront à de nombreuses reprises jusqu’à se répandre dans les autres nations.
- l’écluse
Les premières constructions permettant de passer le dénivelé d’une rivière étaient appelées des pertuis, … c’était de simples planches qui faisaient monter le niveau de l’eau en amont et qu’on enlevait brutalement pour emporter d’un coup le bateau avec le courant et éviter qu’il percute le fond. X Souvent ces pertuis étaient construit sur le barrage d’un moulin à eau. À chaque fois qu’un bateau passait, le niveau du bassin baissait et il fallait parfois plus d’un jour pour que le niveau remonte assez et que le moulin puisse fonctionner à nouveau ce qui poussait les meuniers à vouloir s’en débarrasser.
Ils eurent alors l’idée d’ajouter un second pertuis un peu en amont du premier pour former un sas qui se remplit et se vide avec facilité. Et ce système de deux pertuis qui forment un sas, on appelle ça une écluse.
Inventé en Chine au Xeme siècle, les écluses arriveront en Europe au XIIIeme siècle et seront fortement améliorées par Léonard de Vinci en personne qui ajoutera notamment des portes busquées pour éviter que la pression de l’eau ne soit trop forte sur l’écluse.
Les transports fluviaux étaient facilités ce qui permit aux commerces de marchandises … de prospérer.
- les lunettes
Inspiré des travaux d’Alhazen et de Roger Bacon, un physicien italien nommé Salvino Armati invente au XIIIeme siècle les premières lunettes. Au début c’est juste du verre qu’on taille et qu’on polit pour former des lentilles convexes. Et on met ces lentilles dans un support de bois. Pour les premières lunettes il n’y a pas de branches donc il faut les serrer sur le nez.
Les lentilles convexes, ça permet à la lumière de converger plus près de l’oeil et donc ça corrige la presbytie et l’hypermétropie qui sont des défauts associés à des yeux qui ne font pas assez converger la lumière
à l’inverse pour les myopes, le cristallin fait trop converger la lumière et donc c’est pas des lentilles convexes qu’il faut c’est des lentilles concaves donc des lentilles à bord épais. C’est un peu plus dur à fabriquer et il faudra attendre le XVeme siècle pour les voir apparaître à Florence.
Plusieurs modèles se multiplient : les binocles, les lorgnettes, les monocles
et c’est au XVIIIeme siècle qu’apparaissent les lunettes modernes avec les montures ce qui rend l’appareil beaucoup plus facile à porter.
- le sextant
Le sextant permet de mesurer précisément l’angle entre deux objets. Sur la partie gauche, la lumière passe directement à travers la lunette donc souvent on observe l’horizon directement. Sur la partie droite par contre, la lumière est d’abord réfléchie par le gros miroir puis par le petit. Et en faisant tourner la barre d’index, on fait aussi tourner le gros miroir et donc si on a un objet dans le ciel par exemple le soleil, on peut ramener son image à l’horizontale en faisant suffisament tourner la barre d’index. Et en mesurant de combien on a tourné la barre, on sait quel est l’angle entre l’horizontale et le soleil.
On peut l’utiliser verticalement pour mesurer la hauteur du soleil dans le ciel et en déduire la latitude. Oui parce que si on connait la date et l’heure exacte on sait quelle est la hauteur du soleil dans le ciel en fonction de la latitude.
Mais on peut aussi l’utiliser horizontalement pour mesurer l’angle entre deux édifices sur la côte par exemple des phares ou des chateaux d’eau. Quand on connait cet angle on est sûr de se trouver sur un arc de cercle qu’on appelle l’arc capable. Par exemple, si je mesure 30° entre le phare A et le phare B, l’ensemble des points M compatibles avec cette mesure se trouve sur un arc de cercle. Et donc j’ai plus qu’à refaire la mesure avec deux autres points pour tracer un deuxième arc de cercle et en faisant l’intersection des deux cercles j’ai ma position avec précision.
- l’horloge mécanique
Les humains ont cherché à mesurer le temps depuis toujours. On a déjà parlé des cadrans solaires et des clepsydres dans la vidéo sur les inventions de l’Antiquité. … De nombreuses horloges hydrauliques sont construites mais il faudra attendre le XIIIeme siècle pour voir apparaître les premières horloges mécaniques. ça restait des engins assez cher donc la diffusion s’est faite assez lentement.
Au début les horloges n’ont pas de cadran, un poids fait lentement tourner le mécanisme qui fait sonner une cloche à heure régulière.
En 1336 à Milan, l’horloge sonnante est inventée : elle sonne les 24 heures du jour avec un nombre de coup égal à l’heure du moment.
- le canon
La poudre noire a entrainé l’apparition d’armes toujours plus mortelles mais avec le canon on passe vraiment au niveau supérieur. D’ailleurs si on dit chair à canon c’est pas pour rien.
Les premiers canons apparaissent en Chine au XIIeme siècle. Au début ce sont des armes portées à la main ça ressemble un peu aux lances de feu dont on a parlé tout à l’heure sauf qu’au lieu d’être fait en bambou ils sont fait en métal. Et à l’intérieur on met des bouts de fer et de porcelaine brisée pour faire un maximum de dégats.
Au XIIIeme siècle, le canon commence à prendre la forme moderne qu’on lui connait et au XVeme siècle, on remplace les projectiles en pierre par des boulets en fonte qui sont beaucoup plus lourds et qui font donc beaucoup plus de dégats.
- la charrue
Au Moyen-Âge, la charrue remplace peu à peu l’arraire ce qui permet un travail du sol beaucoup plus en profondeur. Le soucis c’est que pour tirer un charrue il faut une puissance animale bien plus importante. Et ça au Moyen-Âge on y arrive petit à petit en sélectionnant des bêtes de plus en grosses et en utilisant notamment des colliers d’épaule qui permettent aux animaux de tirer des charges lourdes sans s’étouffer.
Les outils s’améliorent, on utilise des brouettes, on remplace la faucille par la faux. On utilise des moulins, on ferre les chevaux et on les attèle en file. On fixe un joug frontal sur les cornes des boeufs. Et généralement les outils en bois sont remplacés par des outils en fer.
mais on pense qu’elle a eu lieu vers le XIeme siècle dans l’Est et dans le Nord de la France là où les techniques d’agricultures romaines ont rencontré les outillages de fer des cultures germaniques.
- l’imprimerie
Et enfin, comment parler des inventions du Moyen-Âge sans évoquer l’imprimerie.
C’est encore une fois en Chine que tout commence. Au XIeme siècle, on connait déjà depuis longtemps un procédé appelé xylographie qui consiste à graver un texte à l’envers sur une plaque de bois, de l’enduire d’encre et de le plaquer sur du papier pour lui imprimer le texte.
Mais au XIeme siècle des imprimeurs chinois ont l’idée d’utiliser non pas des pages entières mais des caractères mobiles. Au siècle suivant, les Coréens remplacent les pièces en bois et en céramique par des pièces en métal.
Le problème c’est que le chinois comporte déjà à l’époque des millers de sigles donc l’avantage des caractères mobiles sur les blocs de page c’est pas si flagrant.
Pour les billets dont on a parlé tout à l’heure c’est intéressant mais pour les livres, la technologie n’a pas un à impact si fort que ça.
Pendant ce temps la méthode de fabrication du papier, qui vient également de Chine, arrive en Europe et au milieu du XVeme siècle, Gutenberg reprend la technologie chinoise et l’améliore : il met au point le plomb typographique un alliage de plomb, d’étain et d’antimoine, il fabrique une nouvelle encre plus épaisse et mieux adaptée à l’impression, il rationnalise la technique et mettant en place des procédures faciles et rapides à répéter et surtout il invente la presse typographique qui permet de travailler très rapidement et d’effectuer une impression uniforme sur toute la page.
Grâce à toutes ces améliorations et aussi grâce aux alphabets européens qui comportent peu de lettres, l’imprimerie va littéralement révolutionner l’activité intellectuelle en Europe.
Des centaines de millions de livres sont imprimés. Et la culture de l’oralité qui prédomine partout dans le monde laisse alors la place à la culture écrite.
Le savoir se diffuse à une vitesse inégalée ce qui fera passer l’Europe du Moyen-Âge à la Renaissance avec son explosion d’inventions techniques, de développement littéraires, philosophique et scientifiques.
Du coup il va y avoir encore beaucoup de vidéos sur les inventions.
Depuis quelques années on retrouve notamment sur youtube un retour à la transmission du savoir de manière orale. Et internet c’est sûrement une invention aussi révolutionnaire que l’imprimerie. Mais si écouter quelqu’un c’est bien sûr plus facile instinctivement que de lire du texte, les livres gardent quand même des avantages, ils sont plus structurés, on peut les lire à la vitesse qu’on veut, on peut revenir en arrière, sauter des pages. Et bien sûr internet c’est tout récent donc les livres sont les seuls moyens d’être en contact direct avec les auteurs classiques avec les grands penseurs qui ont fait la civilisation. Quand je lis un bon livre, il y a quelque chose de passionnel, de sacré. Et un des objectifs de cette chaîne c’est justement de transmettre cette passion.